La ville nouvelle (Taza bas) est fondée en 1920, decallée en altitude par rapport à la médina (Taza haut). C'est une ville moderne, des grands boulevards à chaussées séparées et de nombreux batiments en construction. Une ville en mutation.
C'est dans les souks, partiellement couverts de maçonnerie, de treilles ou de roseaux, que Taza a le mieux conservé son caractère de cité berbère ; on y voit notamment les nattes et les tapis fabriqués dans la montagne voisine par la tribu des Beni Ouaraïn. En tournant à gauche après la mosquée du Marché, on entre dans la kissaria. Plus loin la rue s'élargit, et débouche sur un méchouar.
Plusieurs passages sous voûtes contournent la mosquée des Andalous (minaret du 12' s.) ; par la rue des Andalous on parvient (à gauche) à la place Moulay Hassan.
Fondée en 1135 par Abd el-Moumen, la Grande Mosquée fut agrandie au 13e siècle. sous les Mérinides. Elle est considérée comme une des plus belles mosquées en terre d'Islam. Contournant le sanctuaire par la droite on en voit plusieurs portes richement décorées avant d'atteindre une longue rue rectiligne qui cst l'artère principale de la médina. De chaque côté le silence plane sur des maisons bourgeoises dont les rares fenêtres parfois surmontées d'un auvent montrent des grilles ouvragées ; de vieux linteaux de cèdre sculpté, ennoblissent les portes cloutées et peintes de couleurs vives. Au-delà de la petite mosquée de Sidi Azouz (12' s.), on entre dans le quartier des souks, dominé, par le curieux minaret de la mosquée du Marché.
C'est la « porte du Vent », le vent d'Ouest qui s'engouffre dans la trouée de Taza. Près de cette barbacane on a une vue très étendue : à l'extrême gauche, les pentes boisées de jbel Tazzeka ; devant soi, au-delà de l'oued Taza, des jardins étagés, puis les collines dénudées qui épaulent le Rif, en proie au ravinement ; à droite la ville neuve de Taza dans son parc de verdure avec le Rif dans le lointain.
Longs de près de 3 km, ils sont l'oeuvre d'Abd el-Moumen, sultan almohade du XIIe siècle, mais furent plusieurs fois remaniés. Au rond-point de la Gendarmerie, l'escalier qu'on a devant soi mène à Bab Jemaa, entrée principale de la ville. À l'angle Sud-Est de, celle-ci apparaît le Bastion (El Bastioune), solide édifice carré bâti par les Saadiens au 16' s. pour renforcer de ce côté la défense de la ville, et qui doit faire l'objet d'importants travaux de restauration. À partir de Bab el Guebour (la porte n'existe plus), on longe de près les remparts qu'on franchit à l'Ouest de Bab Titi : ici la muraille a été doublée au 14' s. et se, termine en bordure du plateau par la « tour sarrasine », semi-circulaire, d'époque almohade.
Toutes ces murailles, dans leur cadre montagneux où les oliviers dessinent leurs broderies, ont une espèce de grandeur sauvage, qu'on retrouve, plus forte encore, à Bab er Rih.
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